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CD CHOPIN

Madame Figaro

(octobre 1997)

Jean-François Dichamp, vingt-sept ans, ne triche pas davantage avec ce chef-d’œuvre qu’il a parfaitement apprivoisé. S’il a incarné le petit Mozart dans le film de Marcel Bluwal, en 1982, il a désormais acquis les moyens de se mesurer aux plus grands.

Jacques Doucelin

Le Monde de la Musique

(octobre 1997)

Jean-François Dichamp n’est plus le jeune prodige qui interprétait le role de Mozart enfant auprès de Michel Bouquet dans le film de Marcel Bluwal. A vingt-neuf ans, il signe son premier disque consacré à Chopin, compositeur qui lui a valu un prix spécial remis par madame Arthur Rubinstein en 1990 au Concours international de Santander. Ce disciple de Jean-Claude Pennetier a suivi depuis l’enseignement de Nikita Magaloff et, à Londres, celui de Maria Curcio, qui met beaucoup d’espoir en lui. Dichamp est un pianiste élégant et subtil, d’une extrême délicatesse ( Nocturne op. 9 n° 3, « Largo » de la Sonate en si mineur). Sa pudeur et sa sensibilité, ses qualités de toucher, ses moyens pianistiques (finale de la Sonate n°3) sont au service d’une profonde musicalité.

…, la Sonate en si mineur est une belle démonstration du savoir-faire (contrôle des nuances et du phrasé) et du potentiel en gestation dont on espère que Jean-François Dichamp saura tirer parti.

Michel Le Naour

Diapason 

(septembre 1997)

De la biographie de Jean-François Dichamp, par ailleurs semblable à celle de beaucoup d’autres artistes de vingt-cinq ans, on retient surtout qu’il a incarné Mozart enfant dans le film de Marcel Bluwal au début des années 80. On ne sait s’il existe un lien entre ces dispositions précoces et l’impression  d’aisance et de maturité qui émane de ce premier disque, mais le résultat est là :  son Chopin est à la fois achevé et vécu en profondeur. Son sens du galbe, de la pulsation et de la couleur lui permet de réussir avec autant de bonheur les figures libres du Nocturne en si majeur, les coups de canon de la Polonaise en fa dièse mineur, le quasi un cello médian de l’Impromptu en sol bémol. Et dans la Sonate en si mineur, où d’autres tentent vainement de construire une grande arche, il procède par petites touches successives, jouant la poésie de l’instant plutôt que la structure, et brosse une fresque contrastée. Le montage aurait pu opérer certaines corrections plus habilement, et gommer quelques excès de pédale, mais dans l’ensemble ce disque propose un Chopin puissant et séduisant, et impose le nom de Jean-François Dichamp comme celui d’un musicien authentique, et inspiré.

Etienne Moreau

Classica (Répertoire)

(septembre 1997)

Il est fort dommage que cet enregistrement de Jean-François Dichamp ne nous soit pas parvenu à temps pour participer à la grande discographie comparée de notre précédent numéro, car il aurait eu sa place en finale, ce qui est assez exceptionnel pour un premier disque «  carte de visite » d’un jeune artiste. Mon sentiment est que son interprétation peut rivaliser avec les deuxièmes ailleurs versions ex-aequo, celle « classique » de Pollini (DG) et celle « romantique » d’Augustin Anievas (EMI). Evidemment, la réalisation prodigieuse de Dinu Lupatti (EMI) demeure inégalée. Jean-François Dichamp nous offre une lecture alternative aux deux précitées. Il ne se livre pas comme elles à des démonstrations de force apolliniennes, mais son premier mouvement est assez intériorisé et tourmenté, habité par une puissance souterraine, tellurique, sur laquelle plane un chant anxieux. Cela évoque la profondeur d’un Guilels (DG), mais le Finale de Dichamp est admirablement mené, comme sculpté, jusqu’à un déluge de violence.

Les autres pièces confirment le niveau exceptionnel de ces interprétations, avec tout d’abord le Nocturne opus 9 n° 3 qui ouvre ce disque. Dichamp ose un tempo très retenu, délaissant le coté légèrement scherzando de cette page, pour adopter un ton rêveur et alangui et dérouler de longues phrases évasives d’une sentimentalité éminemment charmeuse. Aux trois Polonaises en mode mineur qu’il a choisies, il donne beaucoup de profondeur : au lieu d’être simplement dansantes ou martiales, elles sont tout à tour impérieuses, inquiétantes, pleines de douleur contenue, lyriques, évocatrices… et toujours admirablement « mises en scène », avec un sens dramatique exemplaire. Citons la deuxième section de la Polonaise opus 44, apparemment si répétitive et si ingrate sous d’autres doigts, et que Dichamp anime par de subtiles gradations de nuance et des effets de masse, produisant des impressions d’éloignement et de rapprochement d’une armée proprement terrorisantes.

Ce disque nous révèle un pianiste d’une remarquable sensibilité, qui a des choses à dire, et ose prendre des risques. […]

Philippe van den Bosch

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